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15/12/2016

 

 

Conte philosophique , Sahaj Neel   

 

Une jeune femme marchait sur le chemin...

 

qui montait,

son attention était portée à chacun des pas qui  la rapprochaient,

le soleil régnait, éclairant la pierre en la révélant à sa blancheur,

un yogi,

assis sous un arbre offrant son ombre fraîche

la vit passer et se dit : "quelle dévotion, son cœur bat le mantra de son Maître !",

en une seconde il se transforma en une vieille femme et se posa accroupi sur le bord du chemin, et lui dit : « Jeune Ma, s'il te plaît, donne-moi de ton eau, celle que tu portes dans ce tissus enroulé sur ton dos, je ne suis qu'une vieille femme sans aucun bien »,

la jeune fille ouvrit son sourire intérieur et, tranquillement enleva le couvercle du récipient argenté, la vieille femme ajouta « laisse-le moi jeune Ma, il fait si chaud »,

la jeune fille sourit et dit : « Ma, regarde comme la nature est équitable, elle me présente une pierre bien creuse qui te servira de bol, le reste de cette eau ne sera pas détournée de sa source, je l'apporte à mon Maître », elle versa l'eau et reparti,

le Yogi, impressionné changea de stratégie, comme il observait la jeune fille s'éblouir de la beauté des quelques herbes qui résistaient à la sécheresse de ce chemin, il se transforma en une fleur éblouissante dont les pistils enivreraient qui la toucherait du bout de son nez,

la jeune fille aux grands yeux s'émerveilla de la fraîcheur de cette fleur qui dépassait d'un buisson sur le côté du chemin, tout en honorant sa beauté par la vision, elle ne voulut pas faire un pas hors de ce chemin et dit à son cœur: " vois-tu, toi et moi nous cueillons l'éclat de cette fleur par le regard, en la conservant dans notre amour, nous l'offrirons quand nous serons arrivés. », elle continua son chemin,

le yogi fut doublement impressionné, il décida alors de se transformer en un jeune homme fort aimable et habile,

quand il croisa le chemin de la jeune fille il fit une révérence et doucement annonça : « Jeune Dame, votre fardeau est bien lourd, permettez-moi de vous aider à le porter sur ce chemin si aride, nous converserons alors. »

Elle de dire : « je remercie votre attention Seigneur, mais je ne trouve pas ce chemin si aride, il est pour moi pavé d'or, aussi je n'ai pas besoin de converser avec quiconque car mon cœur se prépare en silence à la rencontre », - ayant déjà fait un pas devant, elle se retourna et ajouta  « mon sac n'est pas si lourd car... qui le porte ? »

Le yogi regarda s'éloigner la jeune femme sans mot dire, il vit que chacune des gouttes de sa sueur en tombant au sol luisaient comme de l'or, il vit aussi une flopée de papillons jaunes se poser sur le baluchon et le soulever en chantant le silence de cette communion si naturelle.

Quand la jeune fille arriva au sommet, son Maître l'attendait. Elle déposa ses offrandes et, quand elle releva la tête, elle s'aperçu qu’autour de lui flottaient dans l'air, suspendues dans l’espace, les images de la vieille dame, celles de la fleur et du jeune homme. Au moment où elle croisa le regard de son Guru, ces images se résorbèrent dans le cœur du Maître.

 

Ils partagèrent l'eau,

cette eau qui était la source, le chemin et sa destinée à la fois.

 

 

« Om, Guru Sharanom »

 

 

Sahaj Neel 04/04

 

...

Silence ....


©Sahaj Neel "Journal d'une Tantrika", Editions Accarias L'Originel, Paris
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